Secrétariat de l’AIT, Oslo 5 novembre 2012.

Les mesures d’austérité arrivent les unes après les autres, elles aggravent les conditions de vie des travailleurs, et leur but est d’écraser ou d’affaiblir la capacité de s’organiser et de lutter. Les bénéfices sont privatisés et les riches sont de plus en plus riches, mais les coûts, les risques et l’oppression sont socialisés !

Le syndicat bureaucratique CGTP a convoqué une grève générale au Portugal ; les Commissions Ouvrières (CCOO) et l’UGT ont aussi convoqué une grève générale en Espagne, contre les mesures d’austérité, pour le 14 novembre. Pour ce même jour , on a convoqué aussi des grèves générales en Italie, Grèce, Malte et Chypre, etc, pour prendre part à la Journée d’Action de la Confédération Européenne des Syndicats (CES).

La position de l’AIT, de ses Sections et de ses Organisations Amies, n’est pas seulement de s’opposer au gouvernement de la « troïka » et aux mesures d’austérité, mais de lutter contre la société de classes et contre un système économique et social fondé sur l’exploitation du travail salarié, et la destruction de l’environnement. Nous sommes pour l’auto-organisation et l’émancipation des travailleurs, et pour cela, notre lutte se mène à la fois contre les structures de collaboration de classe, et en dehors d’elles.
Notre organisation soeur en Espagne, la CNT-AIT, déclare que les centrales réformistes CCOO et UGT, après bien des hésitations, n’ont appelé à une grève Générale le 14 novembre que contraintes et forcées. Elles y ont été entraînées « d’un côté, par l’inquiétude grandissante et les mobilisations sociales dans la rue, et d’un autre côté, par l’avalanche de mesures anti-ouvrières d’un gouvernement au service des élites financières et des patrons, sans aucune intention de céder la moindre miette qui permettrait au syndicalisme institutionnel de justifier son rôle. »

La CNT déclare encore qu’elle a résolu de convoquer une grève générale pour le 14 novembre, mais, précisent nos compagnons, « nous le ferons à notre façon, avec nos propres revendications. Nous disons que cette grève est nécessaire mais pas suffisante, et nous lançons un appel pour qu’elle aille au-delà du stérile et frustrant scénario pré-écrit par les syndicats institutionnels, auquel les gens sont habitués. »

L’AIT-Portugal écrit, dans un article du Bulletin Externe de l’AIT n° 3 sur les stimulantes manifestations du 15 septembre, qu’elles ont été convoquées principalement par internet. On a estimé que 500 000 personnes ont manifesté à Lisbonne, et 100 000 à Porto et il y a eu des manifestations dans plus de 30 villes du Portugal.

Depuis lors, rapportent nos compagnons portugais, des manifestations se sont produites pratiquement chaque semaine. Mais ils observent aussi la faiblesse et les contradictions de ce mouvement, s’il se donne simplement des objectifs politiques comme des élections anticipées, etc. Ils signalent les dangers du nationalisme, et celui que ces mouvements se convertissent en simple moyen de pression, au lieu qu’ils favorisent « la montée en puissance d’un mouvement social pour l’auto – organisation des luttes, dans la perspective d’un changement économique et social radical. »

Le Secrétariat de l’Association Internationale des Travailleurs (AIT) adresse par cette lettre son appui aux mobilisations de la CNT-AIT espagnole et de l’AIT-Portugal, et appelle à franchir d’autres étapes de mobilisation, si nécessaires pour intensifier les actions directes et la solidarité.

En ces temps où il est patent que la « liberté » signifie, pour les capitalistes, la dictature économique et l’esclavage de la vaste majorité, les Sections et Amis de l’AIT montreront leur solidarité avec nos organisations soeurs le 14 novembre, en même temps qu’elles protesteront contre les mesures d’austérité, l’exploitation et l’oppression.

Pour l’auto – organisation et l’émancipation des travailleurs !
Vive l’AIT et l’Anarcho – syndicalime !