Depuis plus de 2 mois, un mouvement social d’un type nouveau secoue la France.
Des centaines de milliers de personnes, essentiellement des classes populaires (travailleurs pauvres ou moyens, chômeurs, intérimaires, retraités, …), se sont retrouvés pour occuper spontanément les espaces publics (et notamment les « rond points » à l’entrée des villes et des villages), exprimer leur colère et chercher à dépasser le système politique actuel. Ces milliers de personnes ont retrouvés des techniques de luttes qui sont familières aux anarchosyndicalistes : décisions en assemblées, refus des chefs / leaders / représentants, action directe (c’est-à-dire action directement par les gens en lutte, et donc sans partis politiques, sans syndicat ou autres organisations extérieures à l’assemblée qui serait intermédiaire entre l’assemblée de lutte et le Pouvoir qu’elle combat [Etat, gouvernement, patron]), action en dehors du cadre réglementaire et légal de l’Etat, diversité des tactiques et mobilité. Pour s’identifier, les personnes en lutte ont adopté le « gilet jaune », symbole universel qui met tout le monde à égalité, et qui donne de la visibilité à ceux que le Pouvoir ne veut pas voir, les pauvres, les exclus du système capitaliste et de la mondialisation. Le Patronat s’inquiète de l’impact de ce mouvement sur l’économie, qui se chiffre déjà en milliard d’euros et qui a permis d’obtenir en 2 mois plus d’avancées sociales que toutes les élections syndicales ou politiques et les manifestations routinières des syndicats depuis plus de 20 ans.